La grossesse, ce moment merveilleux… En fait, pas totalement, pas dans mon cas. J’ai voulu écrire cet article pour « mettre sur papier » mes premières émotions concernant ce premier trimestre de grossesse. Surtout pour aller dans le contresens du dicta de la grossesse parfaite et de la femme forcément rayonnante, heureuse et épanouie.
Le « désir » d’avoir un enfant, le choix de la raison
Autant que je me souvienne, je me suis toujours vue avoir une famille. Mais plus le temps passait, moins l’envie d’être enceinte et avoir un enfant se faisait présente, voir même m’effrayait.
J’ai toujours cru qu’un jour le déclic arriverait et que d’un coup d’un seul l’envie sera là, pressante et insistante. J’imaginais que je me lasserais de ne vivre que pour moi, faire les choses pour mon propre plaisir et que dans mon couple nous ressentirions un besoin, ce besoin d’avoir cet être en commun pour vivre de nouvelles aventures, être une famille. Les années passaient et le déclic tardait à arriver et je comprends aujourd’hui qu’il ne se serait certainement jamais pointé.
Alors, pourquoi nous sommes nous lancés ? C’est assez drôle, mais nous avions eu tous les deux des discussions avec des collègues et étions rentrés à la maison avec l’idée de « faudrait peut-être y penser ». Avoir un enfant a été une décision de raison plutôt qu’une véritable pulsion.
- Nous ne voulions pas être des parents vieux (nous avons 30 et 31 ans)
- Nous voulions que nos parents puissent encore profiter de leurs petits enfants
- Et si nous mettions plusieurs années avant de réussir à concevoir ?
- Nous voulions avoir encore assez d’énergie pour nous en occuper
- Et surtout, aucun de nous ne veut avoir un enfant unique. Alors, il était temps pour nous de nous lancer.
De la décision à la conception
Après en avoir discuté, nous sommes rapidement tombés d’accord. Je vais arrêter la pilule et prendre un rendez-vous chez la gynécologue histoire de faire le check-up et s’assurer que tout est « OK ».
Bien que la décision fût prise et que tous les deux nous étions d’accord, nous arrivions encore à repousser le projet grossesse pour X ou Y raisons : je ne veux pas être enceinte pour les fêtes de fin d’année, je veux pouvoir fêter mes 30 ans « dignement », je veux pouvoir m’amuser comme tout le monde au carnaval… Comme c’est difficile de « renoncer » aux petits plaisirs de la vie, de faire une croix sur des choses que l’on aime tant faire pour les mois voire l’année à venir.
Et puis malheureusement pour le monde entier, mais assez heureusement pour nous : le coronavirus nous a tous immobilisés. La vie s’est arrêtée et cela nous a vraiment permis de prendre du temps pour nous, de voir la vie sous un autre angle et finalement avancer.
Bien que le premier mois d’essai n’ait pas été concluant. Durant le deuxième mois, nous avions tapé dans le mile : la petite graine était plantée et nous avions bien du mal à le réaliser.
Le moment de l’annonce
Bien que les deux tests de grossesse soient positifs et que la prise de sang confirmait la grossesse cela était loin d’être une évidence de nous dire que c’était concret : nous allions avoir un bébé.
En parler, cela nous aiderait certainement à rendre ce petit être de la taille d’une graine de sésame réel, voilà ce que nous nous sommes dit. J’ai d’abord partagé le secret avec ma grande sœur, comme elle l’avait fait avant moi pour ses grossesses. Trop de questions se bousculaient déjà dans ma tête et j’avais besoin d’avoir des réponses et d’être rassurée.
Tout s’est également parfaitement goupillé avec les nouvelles mesures liées au COVID, nous avions pu inviter notre famille pour leur apprendre la nouvelle à l’occasion du 31e anniversaire de chéri. Les parents allaient de nouveau être grands parents et les neveux et nièces allaient avoir un cousin ou une cousine.
Si nous ne nous étions pas posés de questions et n’avions pas attendu pour l’annoncer à notre famille proche. On ne savait pas trop sur quel pied danser avec les collègues et les amis. Bien que j’aie lu que l’histoire d’attendre les 3 mois ne tenait pas nécessairement la route, qu’il s’agissait d’une vieille tradition, j’ai eu quelques commentaires anodins, mais pas moins culpabilisants suite à mon annonce. « Ah oui, tu es seulement à 10 semaines… et tu l’annonces déjà ? ». C’était parti. Chacun aurait son mot à dire sur la grossesse, des choses à faire et à ne pas faire, des choses banales qui ont l’art de faire douter, de culpabiliser.
Les conseils des autres
Dès lors que l’on annonce sa grossesse. Des gens, tant femmes qu’hommes se sentent particulièrement avisés pour donner tout un tas de conseils ou de raconter leurs anecdotes. Si pour certains points cela s’avère être utile, dans d’autres cas cela peut être carrément culpabilisant ou flippant.
Ce n’est pas nouveau, l’être humain a une fâcheuse tendance à prendre son cas pour une généralité. Sauf que dans le cas de la grossesse, il n’y a pas vraiment de règles et j’ai l’impression assez peu de généralités. Alors avec le recul, tout ce que je peux conseiller aux futures mamans, filtrez tout ce que l’on vous dit. Ne vous attendez pas à avoir tel ou tel symptôme, ressentir telle ou telle chose. On prend du recul et on se laisse vivre.
Ce que j’aurais aimé savoir avant de tomber enceinte ?
Tout d’abord, j’aurais voulu qu’on me dise de ne pas ou peu écouter les autres. Leur histoire, leur grossesse n’est pas et ne sera pas mienne.
Les maux du premier trimestre
Il est bien connu, toutes les femmes aussitôt enceintes ont des nausées. FAUX ! Je n’ai pas vraiment eu de nausées, je n’ai même pas vomi une seule fois. Par contre, le brûlant d’estomac s’est collé à moi, sans jamais me lâcher.
Au brûlant vient s’ajouter la fatigue, cette satanée fatigue. Et oui, fabriquer un bébé ça épuise, je n’imaginais vraiment pas à quel point.
C’est mon vécu, mais il y a aussi tous ces autres désagréments dont on ne parle pas et que d’autres femmes vivent. Pour en énumérer quelques-uns : la hyper salivation, la constipation, troubles d’humeur et j’en passe. Alors qu’on arrête s’il vous plaît nous vendre que du rêve. La grossesse n’est pas forcement l’épisode le plus heureux de notre existence, en tout cas pas le plus glamour et ni le plus agréable.
On parle aussi constamment des envies particulières de la femme, de son état émotionnel très particulier : « tu verras, rien que de voir un chiot à la télé te fera pleurer ». Il n’en était rien pour moi. J’ai eu un seul moment de « faiblesse » durant le premier trimestre et avec le recul, je ne peux pas assurer que ma réaction aurait été différente si je n’étais pas enceinte.
Une liste infinie d’interdits
En faisant le test sanguin pour confirmer ma grossesse, j’ai aussi pu faire les différents tests pour savoir si je suis ou non immunisée contre les différents virus et bactéries pouvant être nocives pour le fœtus. Je me souviendrai toujours de la conversation téléphonique avec mon médecin qui m’a annoncé la chose suivante : « vous êtes vierge de toute infection ». En d’autres termes, cela voulait dire que je ne pourrais plus rien manger pendant les prochains mois et que je devrais faire attention à tout !
Le plus injuste dans l’histoire, c’est qu’évidemment tout ce dont j’ai eu soudainement envie, ce sont les choses qui m’étaient interdites : sushis, tartares, carpaccio et jambon d’Ardennes.
Mais il n’y a pas que des interdits alimentaires :
- Par hasard, j’ai lu que les huiles essentielles étaient dangereuses pour le fœtus, certaines étant même abortives
- Les bains trop chauds seraient également nocifs. J’en suis tout simplement devenue phobique, me limitant aux bains tièdes voire froids dans les premiers temps
- Oubliez certains sports en commençant par la course à pied, les chocs sont susceptibles de provoquer une fausse couche
Je m’arrête là, car la liste des interdits est beaucoup trop longue et loin de moi l’envie de vous décourager.
Le bilan des trois premiers mois
Le début de grossesse est une grande période de changements durant laquelle nous passons par tout un tas d’émotions : bonheur, angoisse, stress… Mais c’est aussi la période des premières rencontres avec le petit être qui grandit au creux du ventre. Vive les échographies. J’ai eu le bonheur de partager ses moments si courts, mais si particulier avec mon compagnon. Et ce n’est pas prêt à se terminer. Rendez-vous au prochain article sur le deuxième trimestre qui permet d’être plus réjouissant que le premier.